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4 décembre 2016 7 04 /12 /décembre /2016 16:15

Jusqu'à une époque récente on parlait bien peu de la langue bretonne même si sa pratique était bien réelle. Les témoignages directs sont en fait assez rares. Nous en avions cependant déjà évoqué quelques uns ici, et ici.

Dans cet article nous en présenteront quatre autres.

 

1) Kimperkorentin, Kamperle, Guerrande

Celui-là ne date pas d'hier, l'extrait est tiré  des Grandes annales et histoire générale de France (1579, François de Belleforest). Guérande y est citée parmi les villes bretonnes bretonnantes entre Quimper et Quimperlé :

"sans vouloir user de force: autant en feirent Kimperkorentin, Kamperle, Guerande & autres places du Breton Bretonant"

 


2) L'histoire de Conan Mériadec.

 

Celui-là date de 1664 et vient d'un livre ayant le titre un peu ronflant de L'histoire de Conan Mériadec qui fait le premier règne de l'histoire générale des souverains de la Bretagne gauloise, dite Armorique écrit par Toussaint de Saint Luc et imprimé à Saint-Brieuc aux édition Prud'homme.

L'auteur y décrit donc ce qu'il nomme la Bretagne gauloise (par opposition à la Bretagne d'Outre-Manche) et à lorsqu'il est question de la presqu'île du Croisic dit :

 

La ville est sur le bord de la baye, golphe ou trait qu'ils appellent; elle est peuplée des plus riches marchands de la prouince, on y parle bas-breton, & elle a plus retenu les maximes des anciens Gaulois que villes de France. (p 277)

 

Il parle aussi du mot «trait» (traict) toujours utilisé aujourd'hui et venant du breton traezh (sable).

 

 

3) Tourisme et langue bretonne.

 

Avec la naissance du tourisme à la fin du XIXe bon nombre de guides furent édités, ce sont les ancêtres des guides Michelin et autres guides du Routard actuels. Comme aujourd'hui, on prenait soin d'avertir le lecteur des idiomes parlés par les locaux. C'est donc une source d'informations précieuses pour nous.

À propos du bourg de Batz, dans En congé : promenades et séjours (1896) de Marius Sepet on peut lire :

il reste seulement dans les hameaux avoisinant Batz quatre cents personnes environ parlant l'ancien dialecte. (p 247)

Il précise un peu plus haut que la langue était « fort rapprochée du Vannetais ».

Nous avions aussi parlé (ici) d'un témoignage issu d'un guide touristique à propos du Pouliguen :

A Batz et au Pouliguen, village qui en dépend, hommes et femmes parlent le breton du dialecte vannetais, contrairement à leurs voisins qui s'expriment en français mélangé de quelques expressions bretonnes. 

(G. Touchard La Fosse, La Loire-Inférieure, 1851) 

 

La comparaison avec le breton vannetais est courante, on la retrouve aussi par exemple dans la Géographie du département de la Loire-Inférieure d'Adolphe Laurent Joanne, publiée en 1880 où l'ont peut lire : 

[...] aux environs de Batz, on parle le vannetais, breton corrompu. (p.33) 

Les concernés apprécieront. Blagues à part, les différents auteurs n'ont pas tort de rapprocher le breton local au vannetais qui est effectivement le dialecte le plus proche.

Le traict du Croisic vu de Sinabat

Le traict du Croisic vu de Sinabat

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