9e siècle Avessac,
un certain Ricoglin donne aux moines de Redon le petit monastère de Castel Uuuel. Parmi les témoins un personnage porte un nom particulièrement archaïque : Dumnouuallon. On a même l'ancienne voyelle de composition (le « o » !). Nous avions déjà vu la première partie de ce nom dans notre série sur les noms antiques trouvés dans le 44 (ici Eredumnos et Dagodubnos à Rezé). Ce mot (qui avait deux formes : dumnos et dubnos) avait alors le sens de « en-bas », « profond » « monde d’en-bas » et est l’ancêtre du breton moderne « don » (profond ) prononcé [dɛ̃m] à Hoedic.
« -Uuallon » signifie lui « dominant » en vieux breton et dérive de uellaunos (chef, commandant). D’ailleurs, l’équivalent direct de ce Dumnouuallon avessacais se trouvait dans le prénom gaulois Dubnouellaunos (chef du monde d’en bas, maître des enfers, quelque chose comme ça). On avait le goût du tragique à Avessac à l’époque pour appeler quelqu’un comme ça !
Ps: On trouve aussi un autre prénom de sens proche : Donoual/ Dumuual (1), devenu un nom de famille dans le 44 (Denoual) et qui répond au prénom Donald (du gaélique Dumnall) de dumno-ualos = "souverain des Enfers/du monde d'en-bas"... Tout s'explique !
1) Témoin à Ruffiac dans le cartulaire de Redon
Sources :
La charte du cartulaire de Redon en question :
http://telma.irht.cnrs.fr/chartes/chartae-galliae/charte214219/?fbclid=IwAR0vH096ItrSWiFbRV5UwNKjHbcRZaQJr49jNaVaxL7g5OGRKcsIQFuUoew
X. Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errances, 2018
Geriadur bras Frañsis Favereau