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11 septembre 2015 5 11 /09 /septembre /2015 07:19

Organisation paysanne et rurale ayant existé pendant des siècles en Bretagne, la frairie permettait de créer du lien social et de la solidarité entre les fermes dans une région où l'habitat est dispersé.

Les membres d'une frairies se voyaient comme des parents d'une même famille et dans certains endroits ont se gratifiait du nom de « cousin-e » ou de « oncle/tante » pour les anciens.

 

« Les habitants d'une même frairie se considéraient comme frères»

(A. Marchand, Pont-Château pendant la révolution,1981)

 

Pour en savoir plus sur les frairies en général je vous repporte aux autres articles de ce blog sur le sujet, ou à l'exellente étude de Hubert Maheux (lisible en ligne).

 

Cette fois nous examineront une frairie en particulier pour avoir un exemple concret de leur organisation, cette frairie est celle de Château-Sé dans la commune de Plessé.

 

 

I. Dans la frairie :

La carte de Château-Sé (délimitée approximativement par les pointillés blancs, à partir des archives des délibérations municipales.)

(la carte est certainement incomplète notamment au sujet des puits et fours)

 

Villages :

La frairie s'étale sur environs 639 hectares et s'articule principalement autours de trois villages : Saint-Clair, Le Guignoux et La Souraudais. D'autres villages moins importants existent comme Tressé et Toulan.

 

Communs :

Ils sont de plusieurs sortes : puits, fours, champs et landes.

Les champs ouverts divisés en «lanières» (appelées "riyaj"), structure agraire assez typique de la Bretagne médiane et occidentale, pouvaient être le lieu de travaux en groupe.

Les landes se trouvaient autour du menhir dit de la pierre folle au nord-est de la frairies, cette lande était divisée en trois pour les trois villages principaux : lande du Guignoux, lande de Saint-Clair et lande de la Souraudais, chacune pouvant être exploitée par les habitants du dit village.

Les marais sont particulièrement nombreux et présentent aussi des lanières sur le cadastre, comme pour les landes leur nom réfère au village pouvant exploiter ses ressources : marais de Saint-Clair, marais du Guignoux,...

Chaque village possédait au moins un puit ou une fontaine commune.

Les terres communes furent un enjeu dans le Plessé du XIXème, les plesséens ont d'abord manifesté leur volonté de voir les communs indivisibles (les terrains « non enclos ») :

 

« les Biens communaux de cette paroisse restent et demeurent indivisibles entre tous les habitants de la dite commune » (délibération municipale)

(1789)

 

Cependant, comme ailleurs, ces pratiques ne résisteront pas au rouleau compresseur de la « rationalisation des terres », et tout au long du XIXème siècle on assiste à une aliénation de ces terrains et à leur enclosure par des particuliers. Une bonne partie de l'argent récolté par la mairie grace à ces ventes permettra la destruction de l'ancienne église et à la construction d'une nouvelle.

 

« Monsieur le Maire dépose sous les yeux du conseil municipal un projet d'expertise des terrains communaux dont la commune à depuis longtemps demendé la vente en faveur de l'Eglise de la paroisse de Plessé. » (délibération municipale)

 

Lieu de rassemblement :

Ces lieux étaient toujours situés sur un champ commun, pour Château-Sé il se trouvait en face de l'ancienne chapelle sur le pré connu comme « le champs de foire ». On s'y réunissait pour les fêtes.

 

 

Lieux religieux :

 

La chapelle aujourd'hui disparue de Saint-Clair construite au XIème sur l'ancien château de Sé. La croyance locale étant que ce saint, aurait prêché dans la commune. En réalité nous ne savons rien ou presque de serieux au sujet de Saint-Clair de Nantes et selon Quilgars il serait une « importation monastique » à la mode entre le X et le XIIème siècle, ce qui correspond d'ailleurs à la date de fondation de l'édifice.

La fontaine de Saint-Clair, joli endroit un peu oublié au bord de l'Isac, est une fontaine miraculeuse. Sans surprise pour un saint appelé "Clair", l'eau de la fontaine est réputée encore aujourd'hui soigner les yeux. Le village de Saint-Clair étant donc manifestement le centre de la frairie.

Le 10 octobre était l'occasion d'un rassemblement auprès de cette fontaine pour faire bénir les semences.

 

 

Chefs de frairies :

 

La frairie élisait un chef qui devait représenter la frairie pendant une année.

Il décidait de la date des semailles, des récoltes et de la vaine pâture (cf karrikell). 

Plusieurs chefs de Château-Sé ou en tout cas quelques personnages importants de cette dernière apparaissent dans les sources :  

1789 (Cahiers de doléances)   

Pierre Châtellier ( ?)  

Jean Roullet (1739-1806 marié à Marie Ramet)  

Thomas Lucas (?) 

 

1789-1806(Premier conseil municipal) 

Pierre Daniel (1737-1807, laboureur, marié à Julienne Plantard) 

Michel Davy (?) 

René Agasse (?) 

 

Souvent les premiers conseils municipaux bretons ont été constitués en réunissant les chefs des différentes frairies. C'était manifestement le cas pour Plessé.

 

 

 

II. "géopolitique" frériale :

 

 

Frairies et seigneuries :

 

« Le territoire de la frairie comportait généralement plusieurs écarts et ne correspondait jamais aux limites des fiefs seigneuriaux, ce qui pourrait bien attester une mise en place de cette division territoriale antérieurement à la féodalité »

(H. Maheux :)

 

Durant l'ancien régime les frairies devaient cohabiter avec les seigneuries, ces deux systèmes étaient indépendants l'un de l'autre comme le remarque H. Maheux. C'est aussi le cas de Château-Sé dont le territoire se situait entre deux seigneuries :

 

-Carheil :

Seigneurie à cheval entre Plessé et Guenrouët, les seigneurs de Carheil ont fait construire la chapelle de Saint-Clair et avait un droit sur le passage à gué de l'Isac. Le château de Carheil se trouvait un peu plus au sud à Plessé.

 

-Guiniou :

Ancienne seigneurie vassale qui devait avoir son château au lieu-dit « la Cour » au Guignoux, butte entourée de marais à l'ouest de la frairie de Château-Sé. Je n'ai trouvé que très peu d'informations sur cette dernière.

Les paysans de Château-Sé devaient donc composer entre les grolles (corbeaux) des Carheil et les chaouans (chouettes) des Guiniou et payer une dîme « de peu de chose » qui servait essentiellement à rénover la chapelle. Les cahiers de doléances de Plessé montrent que les seigneurs se permettaient de couper les arbres se situant sur les communs (même si ces derniers étaient souvent plantés par les paysans) les privant ainsi de leur droit d'affouage.

 

Château-Sé et les autres frairies :

 

Les frairies voisines sont : Saint-Gaudan en Fégréac, Tresnard Guély et Langle en Plessé, Trégreuc et le bourg en Guenrouët. Parfois certaines frairies étaient associées, mais je n'ai rien trouvé de tel pour Château-Sé.

 

Disparition :

 

Comme ailleurs en Bretagne, les frairies plesséennes ont peu à peu perdu leurs pouvoirs juridiques, et ne gardait plus à l'orée du XXème siècle qu'un caractère religieux. Seul les plus anciens (80-90 ans) en ont encore souvenirs, elles ont donc certainement disparu entre les deux guerres.

 

 

(merci aux époux Desbois)

Bocage plesséen.

Bocage plesséen.

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6 juillet 2015 1 06 /07 /juillet /2015 21:03
Le Coislin.

Le Coislin.

Voici les frairies (organisations sociales et paysannes dans la Bretagne médiane et occidentale jusqu'au 20ème siècle) de ces communes proches de la Vilaine.

 

Assérac/Pénestin :

6 frairies (Tréhiguier, Pénestin, l'Armor, Limarzel, Assérac et Isson) source: Kersauzon

 

Férel :

5 frairies ( Coeculan, Trégus, La Grée, Férel et Kéras. (source http://historiqueferel.canalblog.com)

 

Herbignac :

10 frairies (Rohello, Quilio, Kerobert, Langâtre, Herbignac, Kerbilet, Landieul, Hoscas, Tremen et Marlay)

 

 

Pontchâteau :

8 frairies (Casso, Bresnel, Berreau, Bri gnen, Henguet, la Gérardais, Trémeur et Pontchâteau)

 

 

Nivillac :

9 Frairies (Ros, Saint Père, Boceret, Meignard, Nivillac, Le Poultu, Montanac et Saint Cry)

 

 

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 15:31

 

Vous l'avez peut être remarqué les noms de frairies d'origine bretonne sont nombreux (Trégouët, Botmelas, Branducas, Henrieux, Quinhu, Penfao, Boucahan...), et même plus nombreux que pour le reste des toponymes.

 

Si nous prenons seulement des communes ayant entre 20 et 30 % de toponymes bretons sur leur territoire comme le sont

Plessé : 24,20 %

Guenrouët : 20 %

Guémené-Penfao: 25,10 %

Avessac : 26,80 %

Missillac : 26,50 %

(source : Le Moing Les noms de lieux bretons de Haute-Bretagne )

 

Et en comparant avec la proportion de noms de frairies bretons pour ces mêmes communes (cf: fromage) il est évident que la proportion est bien plus forte, plus du double (57,50 assurés et 14% de toponymes obscurs, enfin, les 28,5 restant se partagent entre noms de lieux romans et gaulois) .

 

Cette originalité serait une marque de l'ancienneté des frairies, fossilisant les noms d'anciens villages qui parfois n'existent plus (comme Trélan en Guenrouët, toujours nom de frairie mais pas de trace d'un village du même nom).

En effet ces frairies sont attestées pour la première fois pendant le règne du duc Conan IV.

 

 

-> Pour ne pas alourdir le blog, les cartes des frairies dans le pays Mitao sont désormais postées sur notre page Facebook, dans la rubrique "Fraïri, Frairies, Breuriezhoù", vous trouverez celles de :

Derval, La Grigonnais, Pontchâteau, Vay, Herbignac, Assérac, Guérande, Bouvron, Prinquiau, Saint Herblain, Férel, Nivillac,...

 

Edition : à Blain:

La même remarque peut être faite dans à peu près pour chaque commune, et est particulièrement impressionnante à Blain, qui avec 8,80 % de toponymes bretons en tout, remonte à 41 % si l'on ne prend en compte que les noms de frairies (en fait 7 toponymes sur 17 (Bodebril, Boucahan, Bouguyou, Guény, Trélan, Henleix et Magouët) je n'ai pas compté les toponymes obscurs (ils sont dans « jeux »).

En plus de l'argument de l'ancienneté des frairies, nous pouvons rajouter qu'elle semble, dans cette commune du moins, aller de pair avec des toponymes en rapport avec l'élite (Bod = résidence, lez = cour, magoer= muraille). Nous pourrions en déduire que les « frairies » primitives étaient contrôlées par de riches demeures, lieux fortifiés.

La différence entre le pourcentage global et frairial à Blain, en plus d'être dût à une fossilisation des toponymes comme ailleurs, pourrait aussi être liée à une pratique de la langue bretonne plutôt parmi l'élite (ce qui serait en contradiction avec d'autre toponymes bretons blinois plus "ruraux" comme Mespras, Couëtmeur..) . À moins que ce ne soit simplement la loi du « plus un toponyme a d'importance politique plus il a de chance de ne pas être remplacé par un nouveau ».

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 15:04
Guémené-Penfao et Blain : Frairies

Guémené-Penfao :

12 frairies dans cette commune :

-Guémené

-Beslé

-Beix

-Castres

-Corbalon

-Juzet

-Lessaint

-Penfao

-Dastres

-Callac

-Coësnerion

-Sarran

-Pussac

(Source et pour plus d'info : la revue Pihern)

Blain :

18 frairies à Blain :

-Bourg

-La Miltais
-La Robais
-Bodebril
-Boucahan
-Bouguyou
-Guény
-Ballac
-Flan
-Henleix
-Magouët
-Eff
-L'Eurdrais
-La Garelais
-Millac
-La Noé
-Trélan

-Mespras (édition : 1544 "frairie de Mesprac" : source "Ar Barzh")

(Source et pour plus d'info : la revue Pihern)

Guémené-Penfao et Blain : Frairies
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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 14:39
Missillac et Drefféac: Frairies

Drefféac :

Cinq frairies pour cette petite commune :

-Bourg

-Branducas

-Boland

-Catiho

-Coiffy

Cette commune est sans doute la plus marquée par la langue bretonne des environs, cela se reflète aussi avec les saints patrons des dites frairies, tous bretons : Saint Malo à Drefféac, Saint Cadoc à Branducas et Saint Samson à Boland.

(source : J. Biheu-Vimard, Drefféac du moyen-age à nos jours, Liv' édition, et completée par "Ar Barzh")

Missillac :

-Bourg

-Tournoly

-Toussaint

-Saint Diis

-Bergon

-Le Saint (mais où ?)

Et autrefois, avant d'acceder au titre de commune autonome : Théhillac et la chapelle des marais.

Sur l'image ci-dessous, le village de Kernan en Missillac, remarquez les habitations en "bande" typique des organisation frériales, ainsi que le morcellement des parcelles, peut être des communs utilisés par les habitants de la frairie de Saint Diis.

Missillac et Drefféac: Frairies
Missillac et Drefféac: Frairies
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22 août 2013 4 22 /08 /août /2013 13:21
Avessac et Fégréac:  frairies

Les frairies de ces deux communes sont déja bien connues, grace au travail du folkloriste De l'Estourbeillon ayant vécu à Penhouët en la commune d'Avessac.

Avessac se compose ainsi de 12 frairies:

-Bourg

-Botmelas

-Botrulé

-Gavressac

-Pouldu

-Sutz

-Tily

-Linsac

-Penhouët

-Rolland

-Lézin

-La Haie

Fégréac se compose lui de 8 frairies qui ont comme originalité d'être presque toute basées sur le nom d'un/e saint/e :

-Saint Sébastien (Bourg)

-La Madelaine

-Trouhel

-Henrieux

-Saint Armel

-Saint Michel

-Les Abbayes

-Saint Gaudan

Avessac et Fégréac:  frairies
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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 17:04
Guenrouët, frairies

Suite de l'article sur les frairies, organisations sociales et paysannes dans la Bretagne médiane et occidentale jusqu'au 20ème siècle.

Voici la commune de Guenrouët située au bord de l'Isac, les traces des frairies ont été moins évidentes que pour Plessé, la commune voisine. Cependant le premier recensement de la population découpe la commune en sections (l'an IV du calendrier révolutionaire ). Je suppose que ces sections correspondent aux frairies pour plusieurs raisons :

-L'utilisation de toponymes anciens, guère utilisés (Trélan pour ce qui deviendra la section du Cougou)

-Brivé est bien attesté comme frairie grace à sa chapelle de Bolhet.

-L'ancienneté du document.

Voici donc la liste (orthographe d'époque) :

-Bourg de Guenrouët
-Longle
-Juzan
-Melneuf ( ou "Meleneuc")
-Quinhu (ou "Quinheu(c)")
-Lervrisac
-Brivé et Canguen (cette dernière s'associait souvent avec Brivé avant de se faire "manger" par cette dernière)
-Le guay
-Trelan
-Trégré

A cela se rajoute une ancienne frairie: Livry.

Nous remarquons qu'une grande partie de ces frairies se trouve sur les bords de l'Isac.

Si des informations viennent contredire ou appuyer ces hypothèses, j'éditerai l'article.

Château de Bogdelin

Château de Bogdelin

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17 août 2013 6 17 /08 /août /2013 13:35
Plessé, Frairies

Nous avions déja parlé plusieurs fois des frairies, grace aux archives numérisées du département (cf bas de l'article) voici une liste des différentes frairies citées pour la commune de Plessé. Elles sont au nombre de 15.

Pour en savoir plus sur ces institutions paysannes, vivantes à Plessé jusqu'au début du 20 ème siècle et, semble t'il, particulière à la Bretagne occidentale et médiane, je vous renvoie vers ce blog.

"La frairie est dotée d'un pouvoir juridique (assiette au niveau des impôts) et possède des biens communs (landes, chênaies, prairies, fours, chapelle), la frairie élit démocratiquement un chef, appelé tardivement (17eme siècle) le marguillier, qui représentait ses consorts devant l’administration pour l’achat et la vente des communs et décidait de la date des semailles, des récoltes et de la vaine pâture." (Karrikell)

Frairies de Plessé :

-Bourg de Plessé

-Lavrac

-Grand-soeuvre

-Pellan

-Tresnard

-Trémar

-Trégouët

-Le Saint

-Barsac

-Calan

-Langle

-La Guignais

-Guély

-Château-Sé

-Rozay

Reste quelques problèmes, d'abord la localisation de Trémaud, je ne l'ai trouvé que dans les cahiers de doléances plesséens. Deux solutions, soit il s'agit d'une faute de lecture avec Trémard (une lettre près), soit nous avons ici affaire à une ancienne nomination de la frairie de la Grande-Noë attestée plus tard mais pas présente dans les doléances.

Autre problème, les limites de ces frairies. Dans les délibérations municipales du 18ème siècle il est question assez précisément des frontières des "sections" de Plessé, seulement elles ne sont que 6. Il est cependant à noté que certaines frairies éloignées du bourg avaient l'habitude de se regrouper pour certaines occasion. Les dites sections pourraient être le fruit de ces regroupement de frairies.

Enfin, à titre d'hypothèses voici les Saints patrons : Château-Sé (Saint-Clair), Bourg (Saint-Pierre), Calan (Saint Joseph), Rozay (Saint Armel), Grande-Noë (Saint-Brieuc).

Si on utilise les toponymes en "Lan" comme indices probables de strates plus anciens concernant les saints patrons, nous pouvons supposer que Saint Sé était le saint patron de Château-Sé (où se trouve Lancé (Lann-Sé) et Tressé (Tre-Sé). Nous avons aussi un Langola au nord de la commune, peut être pour la frairie de Trégouët, difficile de trancher sans forme ancienne (Saint Kolac'h ?)

Sources :

http://www.loire-atlantique.fr/jcms/cg_31241/

Plessé, Frairies
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